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Affichage des articles du février, 2024

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Rafał Blechacz et Chopin

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« L’artiste conduit la poésie jusqu’à l’impalpable »   « Un coeur pur au piano, en nuances subtiles et racées » (Dernière mise à jour : 23 novembre 2024)  Rafał Blechacz, pianiste classique originaire de Pologne, a acquis une renommée internationale après  sa victoire éclatante au XVe Concours international de piano Frédéric Chopin à Varsovie. Le 21 octobre 2005  1 ,  à seulement vingt ans, il s'est distingué en remportant non seulement le premier prix, mais également tous les prix d'interprétation : meilleure Polonaise, meilleure Mazurka, meilleure Sonate, meilleur Concerto, ainsi que le Prix spécial du public. 2     Rafał Blechacz (📸  Marco Borggreve   ) Sa performance, d'une qualité exceptionnelle, a conduit le jury à ne décerner aucun deuxième prix cette année-là, une situation sans précédent dans l’histoire de ce prestigieux concours, fondé en 1927  3 .  En hommage à cette prouesse, Rafał Blechacz a également reçu une réplique de la couronne de laurier argentée offert

La quête amoureuse de Frédéric Chopin, entre idéalisme et désillusion (Biographie #28)

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Dernière mise à jour au 07/10/2024      Le 2 septembre 1829, Frédéric et ses amis quittent Dresde et atteignent  Varsovie   vers le 10 septembre via  Breslau (actuelle Wrocław) et Kalisz . L es compte-rendus de s deux concerts à Vienne par la presse nationale sont trompeurs et Frédéric en est affecté. En effet, le sens initial de l’ article du Wiener Theaterzeitung du 1er septembre a été inversé dans la traduction par deux journaux, le  Journal général national ( Dziennik Powszechny Krajowy )  et la Gazette polonaise ( Gazeta Polska) : "L’effort de plaire dépasse visiblement chez M. Chopin celui de faire de la musique". 1 "P eut-être pour mon malheur, j’ai déjà rencontré mon idéal" Frédéric fait part de sa déception dans une lettre du 3 octobre à son ami Tytus  Woyciechowski , désormais installé  sur la propriété familiale de Poturzyn, dans la région de Lublin , à environ 300 km au sud-est de Varsovie. Tytus en assume la gestion depuis le décès de sa mè

Août 1829. Le voyage de F. Chopin: de Vienne à Prague et au-delà (Biographie #27)

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     L e 18 août 1829, Frédéric Chopin quitte Vienne en compagnie de ses amis . S euls Alfons Brandt et Ignacy Maciejowski l’accompagnent à présent . Ensemble, ils a tteignent Prague le 21 août . Le lendemain de leur arrivée, Frédéric écrit une lettre à sa famille, décrivant ses adieux émouvants à Vienne:    « Après de tendres adieux, j’ai quitté Vienne...Les adieux furent tendres effectivement puisque Mademoiselle Blahetka m’a fait présent de ses compositions avec, en souvenir, une dédicace autographe. […] Le jeune Stein pleurait...[…] et en un mot, tous les artistes m’ont fait de touchants adieux. […] j’avais à peine le temps de courir chez Haslinger . Celui-ci me dit aimablement qu’il souhaitait mon retour et après la promesse formelle de faire paraître les Variations dans cinq semaines seulement pour en inonder le monde en automne […]. […] Après bien des secousses en Eilwagen [ diligence pour le courrier express, qui était également utilisée pour le transport de per

Frédéric Chopin à Vienne : Éclat d'un météore musical - Août 1829 (Biographie #26)

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 Au cours de la semaine qui sépare les deux concerts , Frédéric Chopin est introduit auprès des personnalités les plus marquantes du milieu musical viennois, notamment Carl Czerny (1791-1857), pédagogue reconnu, ancien élève de Beethoven et professeur de Liszt. Czerny représente une école de piano classique mettant l’accent sur une technique irréprochable, acquise au travers d’inlassables exercices mécaniques, une conception du piano à l’opposé de celle de Frédéric. Le second concert, toujours au Théâtre de l’Opéra impérial et royal ( Kärntnertortheater )  ,  au programme duquel figurait le Rondo à la Krakowiak et les Variations sur un thème de Mozart  remporte un é norme succès public. Frédéric reçoit une ovation, mais malgré cela, il est confronté à une remarque désobligeante d'un auditeur, qu’il accueille avec philosophie. Karl-Wenzel-Zajicek (1860-1923), Kärntnertortheater (Théâtre de l’Opéra impérial et royal) à Vienne, aquarelle sur papier ( wikimedia )  "J’ai plu, je

11 août 1829: F. Chopin triomphe à Vienne: "le concert qui vient d’avoir lieu marque mon entrée dans le monde" (Biographie #25)

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     La date du concert est fixée au 11 août, au Théâtre de l’Opéra impérial et royal ( Kärntnertortheater ) . Frédéric Chopin accepte de ne toucher aucun cachet pour cette représentation. Il prévoit de jouer les Variations sur un thème de Mozart et le Rondo à la Krakowiak. Cependant, les musiciens de l’orchestre, en conflit avec son chef, Wilhelm Würfel , prétextant une écriture de F. Chopin illisible, poussent celui-ci à renoncer au Rondo.  Frédéric confiera un mois plus tard à son ami Tytus  Woyciechowski :  « Finalement, ils firent tant d'erreurs qu'en songeant à la soirée, je me sentais près de tomber malade. 1 »     Wincenty Wodzinowski (1866-1940), Un mariage à Cracovie, 1901, détail ( wikimedia )   Le régisseur du théâtre  propose alors à Frédéric de remplacer le Rondo par une improvisation. « Devant un merveilleux instrument - le meilleur qui fut sorti sans doute de chez Graf - je m'installai tout pâle à côté d'un préposé tout rouge pour me tourner les pages [

En ce 15 Février, le témoignage émouvant d'Ernest Legouvé sur sa rencontre avec F. Chopin

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     Ernest Legouvé, écrivain français né le 15 février 1807, écrivit ce beau témoignage de sa première rencontre avec F. Chopin: "Des yeux bruns d'une douceur limpide incomparable" «  Je dus (à Berlioz ) une autre grande joie musicale. Un soir, il arrive chez moi:   « Venez, me dit-il, je vais vous faire voir quelque chose que vous n’avez jamais vu, et quelqu’un que vous n’oublierez pas  » .     Nous montons au second étage d’un petit hôtel meublé  [ Cité Bergère , au n° 4, où F. Chopin occupe une chambre au 1er étage, de la fin de 1832 à juin 1833], et je me trouve vis à vis d’un jeune homme pâle, triste, élégant, ayant un léger accent étranger, des yeux bruns d'une douceur limpide incomparable, des cheveux châtains, presque aussi longs que ceux de Berlioz et retombant aussi en gerbe sur son front.  C'était Chopin, arrivé depuis quelques jours à Paris. Son premier aspect m'avait ému, sa musique me troubla comme quelque chose d'inconnu.    Portrait de F.