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L' entrée précoce de F. Chopin à l'université, à 16 ans (1826), grâce à un talent exceptionnel (Biographie #12)
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A cette époque, la classe de terminale durait deux ans, seuls les élèves particulièrement brillants étaient autorisés à se présenter au baccalauréat dès la fin de la première année. F. Chopin ne faisait pas partie des meilleurs élèves, mais son entourage, conscient de son talent exceptionnel, a contourné les règles scolaires strictes.
"Ne serait-ce pas le comble de l'absurde de rester six heures sans bouger quand les médecins allemands et polonais m'ont ordonné de marcher le plus possible"
Dans une lettre adressée à son ami Jan Białobłocki, Frédéric partage:
« Apprends à cette occasion, mon âme, que je ne vais plus au Lycée. En effet ne serait-ce pas le comble de l'absurde de rester six heures sans bouger quand les médecins allemands et polonais m'ont ordonné de marcher le plus possible 1 [...] ! »
La classe de théorie de la musique et de composition, où Frédéric s’est inscrit, est dirigée par J. Elsner dans l’une des salles de l’Université (dans la prestigieuse rue du Faubourg de Cracovie (Krakowskie Przedmieście), à proximité du Palais de Kazimierz).
Frédéric se fait de nouveaux amis, compositeurs débutants, dont on entendra bientôt beaucoup parler en Pologne: Józef Nowakowski (1800-1865), Tomasz Nidecki 2 (1806-1852), Ignacy Dobrzyński (1807-1867), Antoni Orłowski (1811-1861). 3
Le programme universitaire s’étale sur trois ans : les deux premières années sont consacrées à la théorie, en mettant l'accent sur le contrepoint, tandis que la dernière année comprend des exercices pratiques de composition.
Parallèlement à ses études musicales, Frédéric suit des cours variés tels que l'histoire universelle et la littérature polonaise, élargissant ainsi son horizon académique, ce qui satisfait son père.
"Combien à cette petite ville de la frontière tchèque, je préfèrerais Paris. Bardzinski y va de nouveau cette année, et moi...peut-être dans 50 ans"
Il rêve déjà d'aller à Paris...
«Pourtant, on affirme que je devrais refaire une cure l'année prochaine [...] mais d'ici-là beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts. Combien à cette petite ville de la frontière tchèque [Duszniki-Zdrój], je préfèrerais Paris. Bardziński y va de nouveau cette année, et moi...peut-être dans cinquante ans. Dieu le veuille. 4 »
Au cours de sa première année d’étude, il compose le Rondeau à la Mazur en fa majeur, publié par la maison d’édition Brzezina en 1828 sous le numéro d’opus 5.
Ce Rondeau est dédié à une amie d’enfance, la comtesse Alexandrine de Moriolles, surnommée Moriolka par Chopin dans ses lettres. Elle est la fille du comte Alexandre de Moriolles, le précepteur du fils du grand-duc Constantin. 5
🎨Zofia Stryjeńska, Mazur, 1927 |
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Peu de temps après, Frédéric crée la Mazurka en la mineur (édition posthume, opus 68 n°2), que la cantatrice Pauline Viardot adaptera plus tard pour la voix.
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Pendant cette période, Frédéric a également composé ou achevé plusieurs œuvres.
La Marche funèbre en ut mineur (édition posthume, opus 72 n° 2, WN 9, interprétée ici par Anatol Ugorski). Elle lui a sans doute été inspirée par les funérailles auxquelles il a assisté, celles de l'homme d'état Stanisław Staszic, fervent patriote.
Les Variations sur un air national irlandais de Moore en ré majeur pour quatre mains (opus posthume, WN 5, interprétées ici par Vovka et Vladimir Ashkenazy) nous sont parvenues de manière incomplète, et le pianiste et compositeur polonais Jan Ekier a réussi à reconstruire les fragments perdus.
De plus, Frédéric a créé des danses telles que des valses, des mazurkas et des écossaises, qui n'ont pas toutes survécu jusqu'à nous. Les trois Ecossaises (édition posthume, opus 72 n° 3, respectivement en ré majeur, sol majeur, ré bémol majeur, WN 13) datent de cette période, peut-être revues en 1830.
Elles font partie des oeuvres que Chopin appelait des Bagatelles (Bzdura). L'Ecossaise est une danse très rapide à deux temps (2/4), très en vogue au début du XIXe siècle.
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Yundi Li interprète les trois Ecossaises opus 72 n° 3
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1. 4. Bronisław Edward Sydow: Correspondance de Frédéric Chopin, tome I (Korespondencja Fryderyka Chopina): lettre du 02/11/1826 ( le cachet de la poste porte "2 octobre", n° 29 p. 66)
2. Tomasz Nidecki: pianiste et compositeur polonais. Il obtiendra, contrairement à Chopin, une bourse d'études pour étudier à Vienne. (Tadeusz A. Zieliński: Frédéric Chopin, page 133)
3. Tadeusz A. Zieliński: Frédéric Chopin
5. Institut National Frédéric Chopin: Alexandrine de Moriolles
📚 Sources: Références bibliographiques
➡️ Découvrez les premières grandes épreuves de la vie de F. Chopin en cliquant sur l’épisode 13: Les premières grandes épreuves de la vie de F. Chopin (Biographie #13)
⏱ La chronologie de l’oeuvre de F. Chopin est détaillée dans l’article " Oeuvres complètes de F. Chopin par ordre chronologique"
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Note: afin de faciliter la recherche, en raison des contraintes de clavier, les noms cités sont orthographiés ici sans signe diacritique ni déclinaison: Bialoblocki, Stryjenska, Stanislaw Staszic, Fryderyk, Przedmiescie, Bardzinski, Bronislaw, Zielinski, Jozef Nowakowski, Ignacy Dobrzynski, Antoni Orlowski
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