« Je ne suis pas fait pour la vie à la campagne, mais l’air pur est une jouissance pour moi. Je ne joue pas beaucoup, mon piano est désaccordé ; j’écris moins encore […].
Je me sens dans une atmosphère étrange, cette année. Souvent le matin, je vais jeter un regard dans la chambre à côté, et je n’y trouve personne. [L’année précédente, sa sœur aînée Ludwika avait rejoint son frère à Nohant, bouleversé par l'annonce du décès de leur père, qu'il n'avait pas revu depuis plusieurs années]. Je suis toujours d’un pied chez vous, et de l’autre dans la chambre voisine où la maîtresse de la maison travaille — et, en ce moment, pas du tout chez moi, mais, comme d’habitude, dans des mondes étranges. Ce sont certainement des « espaces imaginaires » [en français dans le texte], mais je n’en éprouve aucune honte. Ne dit-on pas chez nous : « il est allé en imagination au couronnement ? ». Et moi, je suis éperdument un vrai Mazur — aussi ai-je, sans réfléchir davantage, composé trois nouvelles Mazurkas [op. 59]. »
📖 Bronisław Edward Sydow : Correspondance de Frédéric Chopin, tome III (Korespondencja Fryderyka Chopina): Frédéric Chopin, lettre à sa famille à Varsovie, depuis Nohant, 16 juillet 1845 (extraits), pp. 200-201
🎶
Arthur Rubinstein interprète la Mazurka en fa ♯ mineur, op. 59 n° 3
🎶
Cet article est inspiré d’une publication parue sur Facebook (Chopin l'Enchanteur) le 16 juillet 2025: 🌠 Espaces imaginaires à Nohant, été 1845
Note: afin de faciliter la recherche, en raison des contraintes de clavier, les noms cités sont orthographiés ici sans signes diacritiques, sans déclinaisons, ligatures, ni autres particularités typographiques: Bronislaw, Fryderyk
Calendrier °42
Commentaires:
Enregistrer un commentaire